Résumés 2025

CNO-JI-Lille-Bandeau

Jean-Daniel ORTHLIEB (Marseille)

 

Transformer la complexité occlusale en paramètres simples

 

L’examen de l’occlusion peut sembler très banal à qui ne sait pas voir grand-chose ou au contraire complexe à qui se noie dans les détails. L’objectif de cette présentation est de clarifier les critères occlusaux à examiner, d’aborder leurs impactspsycho-émotionnels et musculo-articulaires, d’identifier les dysfonctions occlusales à potentialités pathogènes et de décrire les critères occlusaux de finitions. 

 

- La compréhension de l’occlusion doit-être simple et claire: oui, « l’occlusion » c’est complexe, les dents par leurs faces occlusales participent à de multiples fonctions. C’est la raison pour laquelle l’examen de l’occlusion doit être conduit suivant un protocole clair, simple, pertinent. L’examen de l’occlusion ne nécessite pas de techniques compliquées indiquant le recours à un spécialiste. Il relève de l’omnipraticien. C’est la situation globale qui peut nécessiter de référer. Cet examen clinique sera simple, pertinent, si les idées sont claires. La séparation des fonctions occlusales en calage, centrage, guidage aide considérablement le praticien et évite bien des confusions.

 

- La compréhension de l’occlusion doit être partagée avec le patient: le praticien sera à même de comparer ce qu’il observe à ce que ressent le patient. Il doit y avoir concordance: la discordance signifiera soit une mauvaise observation du praticien, soit une mauvaise interprétation du patient et devra alerter le praticien. Cette discordance pourra mettre en évidence une situation de dysesthésie occlusale, à dépister le plus tôt possible.

 

- L’occlusion a un impact direct sur les structures musculo-articulaires : les anomalies du calage en OIM, le décentrage mandibulaire en OIM, les interférences occlusales sont interprétés par les capteurs proprioceptifs parodontaux, musculaires et articulaires et plus ou moins bien compensés. Mais l’appareil manducateur est pluri-structurel, souvent tolérant, doté de larges facultés d’adaptation.

 

- Les occlusions pathogènes : certaines configurations occlusales semblent présenter un caractère plus pathogène mais les corrélations binaires entre une forme de « mal occlusion » et une incidence pathologique n’existent pas vraiment ; il faut toujours replacer la dysfonction occlusale dans le cadre musculo-squelettique, le terrain biologique, le contexte psycho-émotionnel.

 

- Recommander des critères de finitions prothétiques ou orthodontiques : s’il n’existe pas de véritables recommandations solidement validées, on peut proposer un certain nombre d’objectifs élémentaires, communs à tous les traitements de réhabilitation (simples ou complexes) ; ces critères occlusaux de finition doivent être évaluables

cliniquement.

 

Bibliographie

- Stuart, C.E. « The geometrics of the gnathic system ». J of gnathology 1, no 1 (1982): 6-18.

- Orthlieb J-D, Deroze D, Lacout J, Maniere-Ezvan A (2006). Occlusion pathogène/occlusion fonctionnelle : définitions des finitions. Orthodontie Française. 77: 451-59.

- Orthlieb JD, Giraudeau A, Casazza E, Ré JP. Fonctions occlusales : trilogie « calage, centrage, guidage. EMC Médecine buccale 2023, Article 28-080-D-10:1-17.

- Orthlieb JD, Giraudeau A, Casazza E, Ré JP. Dysfonctions occlusales. EMC - Médecine buccale 2023, Article 28-280-A-10:1-14.

- Pullinger, A., Establishing better biological models to understand occlusion. I: TM joint anatomic relationships. J, oral rehab, 2013. 40: p. 296-318


Mickaël COTELLE (Arras)
 

Optimiser sans perturber: les clés du succès

 

L’ajustement occlusal des restaurations, qu’elles soient directes, indirectes ou prothétiques,est une étape à laquelle nous sommes tous confrontés, quotidiennement et à de multiples reprises.

Cependant, elle reste source d’interrogations, d’hésitations, d’approximations.

 

La crainte de l’excès, favorisant prématurité et interférence, la tentation de minimiser les volumes, favorisant inocclusion et instabilité, conduisent à cette situation.

 

De plus, solliciter l’avis du patient pour valider un bon ajustement étant plutôt source d’agacement que de sérénité.

 

Pourtant, le respect d’un protocole simple et reproductible, permet de gérer et vérifier un bon ajustement occlusal, synonyme de respect et d’optimisation de l’occlusion initiale du patient.

 

Alain VANHEUSDEN (Liège)

Gérer l’occlusion en prothèse fixe

 

L’enregistrement de la relation inter-arcades dans le cadre d’un plan de traitement de prothèse fixée constitue une étape clé dans la réussite de l’intégration fonctionnelle de la future restauration. Elle va en effet influencer le degré de précision de la mise en articulateur qui va elle-même conditionner la qualité des paramètres occlusaux prothétiques.

 

L’objectif de cette présentation est de fournir aux participants, par l’intermédiaire d’exemples cliniques, une ligne de conduite visant à améliorer la fidélité et la reproductibilité de l’enregistrement occlusal.

 

Elle devrait aussi permettre de répondre à plusieurs questions importantes :

- quelle relation inter-arcades choisir ?

- comment l’enregistrer avec précision ?

- les différentes indications cliniques conditionnent-elles la méthode d’enregistrement ?

- quels matériaux et/ou techniques utiliser ?



 

Mathieu PITZ (Bordeaux)

​Démystifier la gestion de l’occlusion en prothèse implanto-portée

 

Les buts de la bonne gestion occlusale des prothèses implanto-portées sont la pérennité des implants et des prothèses, et de ne pas être délétère sur la bonne santé de l’appareil manducateur.

 

Avec les progrès de la recherche sur la physiologie implantaire, et les évolutions très rapides concernant les biomatériaux et les techniques prothétiques, nous pouvons également nous demander si les concepts occlusaux ont évolué. Mais même si ces règles ont été édictées il y a de nombreuses années, elles restent d’actualité. Les progrès ont peut-être permis simplement de les assouplir.

 

Il reste encore malgré tout de nombreuses questions sans réponse concernant la physiologie osseuse. Et il existe beaucoup moins d’adaptabilité du système implant-prothèse que pour les dents. Il ne faudrait donc pas imaginer que toutes les évolutions nous dispensent désormais d’une équilibration occlusale fine et réfléchie sur nos implants


Luc RAYNALDY (Toulouse)
 

Gérer l’occlusion en prothèse amovible

 

L’occlusion en prothèse amovible est souvent délaissée ou sous-estimée.

Elle est pourtant garante du confort et du maintien de l’équilibre buccal.

Prenons un peu de recul sur les solutions techniques (cliniques et de laboratoire) à notre disposition pour améliorer les

calages et la fonction des patients.

Au cours de cette conférence, nous allons développer les éléments suivants :

   - Comment assurer et maintenir les calages et la fonction occlusale en prothèse amovible partielle ? (matériaux et morphologie des dents prothétiques adaptées)

   - Quels concepts occlusaux et morphologies occlusales choisir en prothèse amovible complète en fonction des situations cliniques ? Comment maintenir l’occlusion ? Comment réaliser l’équilibration secondaire ?

   - Comment enregistrer le rapport inter-arcades en prothèse amovible partielle ?

   - Comment enregistrer le rapport inter-arcades en prothèse amovible complète ?

(avec des maquettes d’occlusion, avec des copies intermédiaires imprimées lors d’un flux de réédification de PAC, avec un système de point d’appui central).

   - Intérêts des procédés numériques pour l’occlusion en prothèse amovible complète ?

   - Les solutions occlusales numériques de Conception Assistée par Ordinateur sont-elles garantes de succès ?

Améliorer nos thérapeutiques occlusales passe par une meilleure compréhension de la conception de l’occlusion au laboratoire. 

Mieux communiquer, c’est comprendre les solutions et problématiques de notre binôme prothésiste-dentiste.


 

Antoon DE LAAT (Leuven)
 

Relation occlusion et DTM : données actuelles
 

Cette présentation fera l’état des lieux et discutera des nouvelles données concernant l’épidémiologie et l’étiologie des douleurs et des dysfonctions liées aux DTM, en soulignant l’importance majeure des comorbidités et des facteurs psycho-sociaux.

 

Des études récentes peuvent nous aider à comprendre pourquoi une partie de nos patients ont un risque augmenté de développer des douleurs ou un inconfort lors de nos traitements, particulièrement sur la base de leur constitution générale (génétique ?) ou psychosociale.

 

Finalement la discussion portera sur le dépistage de nos patients en vue d’un DTM potentiel, et comment agir en cas de présence de symptômes et signes au début du traitement, ou lors qu’ils surviennent en cours du traitement.


Michèle RENERS (Liège)

 

L’occlusion : amie ou ennemie du parodonte
 

Quel est l’état des connaissances sur cette question en 2024 ? La relation entre les deux disciplines a toujours été longuement débattue, mais à l’heure actuelle des relations évidentes peuvent être établies.

 

Une brève revue de littérature sera présentée de manière à bien comprendre le rôle des forces occlusales dans l’initiation et la progression de la parodontite. Le profil de risque du patient parodontal doit comprendre le dépistage d’une anomalie occlusale. L’important est la mise au point d’un protocole d’intervention synergique autant en paro qu’en occluso.

 

Des traitements notamment à l’aide d’attelles de contention permettront de prolonger la vie de dents mobiles à parodonte réduit. Des cas cliniques viendront illustrer ces données scientifiques et des conclusions pratiques seront tirées pour permettre une application quotidienne de solutions thérapeutiques. 

 

L’occlusion peut donc être la meilleure amie du parodonte comme sa pire ennemie ; à nous de veiller à leur bonne entente!

 

 

- Fan J, Caton JG.- Occlusal trauma and excessive occlusal forces : Narrative review, case definitions, and diagnostic considerations.    J Periodontol. 2018 Jun;89 Suppl 1:S214-S222.

- Euloir Passanezi, Adriana Campos Passanezi Sant’Ana.- Role of occlusion in periodontal disease Periodontol 2000. 2019 Feb;79(1):129-150.


 

Philippe AMAT (Le Mans)

 

Occlusion et orthodontie

 

L’objectif commun de toutes les disciplines de la médecine dentaire, dont l’orthodontie, est fonctionnel. Nos thérapeutiques visent à optimiser le fonctionnement de l’appareil manducateur, et à préserver l’intégrité de ses composants.

 

L’orthodontie se fixe plus particulièrement pour objectif l’optimisation des fonctions ventilatoire, manducatrice, posturale, psycho-sociales etc. Elle aide à replacer l’enfant sur le chemin d’une croissance harmonieuse et offre à l’adulte un meilleur équilibre oro-cranio-facial. 

 

L’atteinte de cet objectif est favorisée par la connaissance : des interrelations entre occlusion et dysfonctions, des modes de prévention et de prise en charge des dysfonctionnements et des critères thérapeutiques de finition, de contention et de suivi.

 

La rééducation myofonctionnelle orofaciale est une alliée précieuse. Son efficacité est accrue lorsqu’on l’associe à une gouttière de rééducation préfabriquée (GRP)., particulièrement la GMO (Gouttière de Rééducation Myofonctionnelle Oro-faciale) qui conjugue efficacité, sécurité et simplicité d’utilisation.


Philippe FRANÇOIS (Paris)

 

Les matériaux contemporains à l’épreuve du temps

 

Lors d’une réhabilitation de grande étendue ou pour répondre à certains besoins occlusodontiques, le praticien est amené à réaliser des restaurations directes ou indirectes qui seront soumises aux agressions buccales tant chimiques que mécaniques.

 

Face à ces défis, les questions sont souvent : mon matériau doit-il s’user pour s’adapter à l’évolution du patient, ou doit-il être très résistant pour préserver une situation occlusale. Le but de cette conférence n’est pas de faire le point sur cette question mais d’amener des éléments de réponse sur le vieillissement de nos matériaux de restauration.

 

Présentée sous la forme de 5 coups de cœur, cette conférence vise à répondre aux questions suivantes:

   - Le collage, notamment dentinaire, s’est-il amélioré au fur et à mesure des années?

   - Les composites directs postérieurs, longtemps réputés comme sujets à l’usure occlusale se sont-ils améliorés?Peuvent-ils être une solution durable notamment en contexte physiologique?

   - Les composites usinables permettent-ils de faire de nouveaux traitements?

   - Concernant le choix des matériaux prothétiques: comment choisir entre le disilicate et la zircone? Les conditions        

cliniques peuvent-elles guider le choix

   - Certains matériaux directs ou indirects sont-ils dangereux pour l’antagoniste?

 

Nous avons hâte de partager avec vous les réponses à ces questions!


 

Ahmed RABIEY (Chartres)
 

Numérique et occlusion : quelles indications et quelles limites

 

L’occlusion représente un fondement central de la dentisterie depuis des décennies, reposant sur des bases théoriques bien établies et une diversité d’approches issues de différentes écoles. Les protocoles conventionnels, tels que les empreintes physiques et l’utilisation de papier à articuler pour enregistrer les contacts occlusaux, sont largement utilisés et font référence en matière de précision et de fiabilité.

 

L’arrivée des technologies numériques ouvre cependant de nouvelles perspectives, posant des questions importantes quant à leur précision et à leurs indications en pratique clinique. Les outils numériques, tels que les empreintes optiques et le système Modjaw pour le suivi de la cinématique mandibulaire, apportent des fonctionnalités inédites, offrant une autre vision de l’occlusion.

 

Cette conférence propose d’examiner les avantages et limites des méthodes traditionnelles et numériques dans le contexte occlusal, en discutant des cas cliniques concrets où chaque méthode trouve sa meilleure indication. L’objectif est de répondre aux questions soulevées par le titre en comparant les outils numériques avec les techniques conventionnelles, et d’évaluer comment ces innovations redéfinissent les pratiques et perspectives en occlusion.



Bernard FLEITER (Paris)

 

Existe-t-il une tolérance occlusale ?

 

L’influence de l’occlusion sur le fonctionnement de l’appareil manducateur est une discussion ancienne et les croyances avancées sont plus nombreuses que les faits validés en ce domaine. Nous avons connu l’époque « du tout occlusal » dans les années 80, et près d’un demi-siècle après cette idée persiste encore. Dans les années 2000 on affirmait que l’occlusion n’avait pas d’importance sur le fonctionnement de l’appareil manducateur. La « vérité » se situe probablement à mi-chemin.

 

Alors comment et quand prendre en charge un patient présentant un DTM et des besoins de traitements dentaires invasifs?

 

S’il est vrai que le moyen le plus efficient pour réadapter la fonction est certainement la kinésithérapie maxillo-faciale, se pose néanmoins la question de la pérennité de cette amélioration, liée en grande partie à la compliance des patients.

 

L’ancienneté des Troubles Musculo-Squelettiques et surtout la présence de douleurs à la fonction constituent une sonnette d’alarme, et doivent orienter vers une rééducation avant toute intervention occlusale, prothétique ou orthodontique.

 

Ainsi il sera prudent de dissocier le temps de la prise en charge des ADAMs de celui de restaurations occlusales, lorsque celles-ci sont nécessaires.

 

Nous aborderons au cours de cette séance les quelques recommandations issues de la littérature scientifique, ainsi que l’analyse d’écueils rencontrés et des solutions apportées au cours d’une vie professionnelle hospitalo-universitaire et en pratique libérale.

 
Dernière modification : 07/05/2025
 
 
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